Thierry Wertz
Oh ! Plus de courant
plus d’ordi ni de lumière
crayon et papier
Panne de courant
quoi ! Va falloir patienter ?
le haïdjin est content
Pas feutrés la nuit
craquements de l’escalier
ah, foutue vessie !
Averse d’automne -
des lèvres rouge carmin
entre les gouttes
Soleil de printemps
la chaise fume au soleil
Hammam à limaces
Quatre pattes en l’air
le chien dans le fauteuil rouge
allongé sur elle
Rayon de soleil -
les ancêtres tout sourire
accrochés au mur
Grisaille d’automne –
un serpentin de phares rouges
Colore la ville
Lendemain d’élection -
l’enfant dans la flaque d’eau
le bruit des bottes...
Automne pluvieux -
la Flandre noire reprend du poids
nouveau régime...?
Les fourmis s’affairent
la Terre tend l’oreille -
déjà l’automne !
Une feuille jaune
se pose sur le ruisseau
et s’évanouit...
Les nuages tourbillonnent
autour de la lune -
entre chien et loup
Sous la table en teck,
comme une ombre dans la neige...
abri pour le chien
Dernières gelées
dans les yeux du sans-abri
un croissant de lune
Brouillard orangé -
des ombres grattent le ciel
sous le smog de Chine
Dans la forêt blanche,
les voitures fumantes -
la ville approche
La lune entre dans ma chambre
la fauvette aussi
doux réveil-matin
L’ombre d’un oiseau
traverse la roseraie
qui s’en souviendra ?
Vent sur la cite -
le saule esseulé salue
le passant pressé
Rien que le silence
et la lune boucanée
entre chien et loup
Plus personne en vue
dans ma tasse de café
rien que de l’écume
Pas une éclaircie -
de tous les quidams pressés
un seul me regarde
Wall Street est inquiet
sous la barre des treize mille points -
nous deux sous la couette
Du matin au soir
papillon virevoltant
n’oublie pas de vivre !
Au soleil couchant
le magnolia rose et blanc
sur fond de ciel rose
Sur ta peau de pêche
la coccinelle
en ribote
Pour plaire aux barbus
la fillette dans le souk
s’est éparpillée
Le nez dans le verre
« humus, fougère et sous-bois »
oh, le verre est vide !
Debout les mots !
- Périodique de la Maison du Livre.
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